Mercredi 18 novembre 2015: Toulouse à l'heure des attentats parisiens du vendredi 13 novembre

 Le Capitole en bleu, blanc, rouge

 Le pont neuf

Place du Capitole pour ne pas oublier...

Le Cri du Coeur de Sélia sur les attentats du vendredi 13 novembre 2015

Sélia a 13 ans, elle habite en Haute-Garonne. Et elle a fait sensation, lundi, au collège de Castelginest.
Le matin, en classe, un enseignant a demandé si les élèves avaient fait quelque chose après les attentats du 13 novembre. Quelques-uns ont montré leurs dessins. Sélia a lu un texte qu'elle avait écrit la veille, 48 heures après l'inimaginable.
L'enseignant bouleversé lui a demandé de lire son texte à ses collègues. Et depuis, cette bonne élève fait encore plus la fierté de sa famille.
«Vendredi soir, elle était en pleurs, explique Salma, sa grande sœur. On n'arrivait pas à la calmer. Du coup, papa lui a dit : «Trouve un moyen pour exprimer ce que tu ressens». Elle a pris un stylo et elle a écrit ça. Elle l'a mis sur sa page Facebook. Elle a eu 90 commentaires, une quarantaine de like et une dizaine de partages. Que des commentaires positifs. Les gens lui disaient que son texte était magnifique, que ce qu'elle disait était bien, qu'elle disait la vérité. Moi-même, dès que j'ai lu le texte, je me suis dit qu'il était trop beau et je l'ai envoyé à La Dépêche du Midi. En le lisant, j'ai pleuré personnellement. Et d'instinct, j'ai pensé que d'autres personnes devaient le lire, car des témoignages d'enfant, il n'y en a pas beaucoup.»
Sélia sera à la marche pour les victimes, le 21 novembre à Toulouse, pour lire son texte devant tout le monde.
Ils utilisent ma religion pour tuer»
Voici son texte « Ils utilisent ma religion pour tuer »

«Maman, je ne vais pas bien…

J'ai fait un mauvais rêve…
Le sang de la France coulait sur un trottoir.
Des gens pleuraient leurs proches, des familles étaient détruites et des cœurs séparés par des imbéciles.
C'était à la fois gore et triste… Je me demande pourquoi…
Pourquoi ?
Je croyais que la France était un pays libre.
Je pensais que ça n'arrivait qu'aux autres dans de lointains pays, mais non !
Il y avait des cris, des larmes…
C'était horrible. J'ai vu des visages tristes, anéantis et d'autres simplement inertes.
Des corps gisaient sur le sol et dans leur veste leur téléphone qui sonne, mais personne malheureusement ne va décrocher et au bout du fil une petite fille qui a peur pour son papa.
Et le pire c'est que les gens qui ont causé tout ça utilisent ma religion pour tuer.
Mes larmes coulent sans s'arrêter et pourtant personne de proche de moi n'est mort.
Si ! Le cœur de la France est mort. La ville lumière s'est éteinte.
Quoi ? Ce n'est pas un rêve.
Alors tout ça est vrai ?
Mais pourquoi n'ont-ils pas de cœur ou sont-ils seulement stupides ?
Peut-être les deux au final.»

Toulouse à l'heure des attentats du Vendredi 13 novembre 2015